- Je veux bien t'accompagner, à condition, que tu ne prennes pas ton couteau avec toi. Tu sais bien que je n'aime pas quand tu es armé.
- C'est un couteau, c'est pas une arme.
- Ne joue pas sur les mots. Tu vois bien ce que je veux dire. Si on croise des garçons d'une bande rivale, tout peut très vite dégénérer et, dans un geste inconsidéré tu peux te retrouver couteau en main en train de planter un mec.
- Un geste inconsidéré, tu causes comme ça maintenant. T'as vraiment changée. depuis que mademoiselle va à la bibliothèque, elle ne se sent plus pisser.
- Ne détourne pas la conversation. On était en train de parler de ton couteau et pas de ma soit-disant nouvelle personnalité, qui entre parenthèse, n'a pas changé depuis que j'ai l'âge de quatre ans.
- Pourquoi depuis quatre ans, t'étais comment avant, moins snobinarde j'espère?
- Tu trouves que je suis snobinarde?
_ Ouai, un peu. Surtout depuis que tu fréquentes ce gars de l'université. Avec ses bouquins, je crois qu'il t'a fait tourner la tête. Toute façon, t'as toujours rêvé de ça, non? Rencontrer un mec de la haute, te marier avec, faire deux enfants; pas plus, ça ferait mauvais genre. Les familles nombreuses, c'est pour les pauvres, hein?
- Je constate que tu me connais très bien et, laisse moi te dire que tu confonds culture et intelligence.
- Commence pas avec tes grands mots. Ce soir, je prends mon couteau avec moi, un point c'est tout.
- Pourquoi tu te braques. J'essaye juste de t'expliquer des notions simples: la culture, c'est de l'acquis et l'intelligence, c'est de l'inné.
- Tu recommences avec tes mots savants. Je suis un gars de la rue mais, je suis loin d'être bête alors, n'essaye pas de m'endormir avec tes grandes phrases. Avec ton intelligence apprise dans les bouquins tu tiendrais pas deux nuits dans la rue.
- Tu fais des comparaisons absurdes. Ce que tu ne...
- Absurdes toi même.Tu m'as pris pour un clodo. Aller remballe ton discours et va le servir aux caves de ta fac de merde. Ce soir je vais en ville et comme tu m'as énervé grave; je crois que je vais me faire un gars. Tu vois ce beau couteau et bien, je vais m'en servir et une fois que la lame sera pleine de de sang, je la lécherais et j'irais boire un coup à ta santé.
- Tu ne ferais pas une telle bêtise. Tu es un garçon intelligent. Tu n'es pas un barbare.